Des villes italiennes médiévales qui nourrissaient ses premiers travaux à l’« Histoire mondiale de la France » (2017), en passant par ses incursions à la télé ou à la radio, Patrick Boucheron pratique l’histoire comme un « art de l’émancipation ». Seul ou en bande, en chaire au Collège de France ou sur scène dans « Boule à neige » (avec Mohamed El Khatib), il ménage pour sa discipline une place au cœur de l’espace public, convaincu qu’en ces temps difficiles elle peut être une halte pour reposer la conscience, bâtir d’autres récits, imaginer la suite. Dans « le Temps qui reste » (Seuil, 2023), il offre une méditation sur les crises climatique et politique en cours, cheminant dans les grandes œuvres de la culture européenne pour trouver comment faire pièce aux « boutiquiers du ressentiment » et nous arracher au « fatalisme catastrophé ».