Si Proust m’était conté... En prenant le parti de l’évoquer à travers les souvenirs de Céleste Albaret, qui fut sa gouvernante et l’accompagna jusqu’à sa mort, en 1922, Chloé Cruchaudet porte sur l’auteur de « A la recherche du temps perdu » un éclairageinédit dans un diptyque paru aux Editions Soleil. Au fil des anecdotes, en déroulant son quotidien si singulier pétri de manies, d’exigences implacables, comme de traits d’esprit et de fantaisie, elle montre le grand Marcel comme un enfant terrible et génial, un manipulateur dont les mots légers vous ligotaient aussi sûrement que des fils de soie. Juste, drôle, enlevée, graphiquement inspirée, la peinture de ces beaux personnages et de leur amitié est un parfait exemple de ce que le monde des bulles peut, lorsque toutes les planètes sont alignées, apporter à celui des lettres.