Quand on pense à Annie Ernaux, des lieux s’imposent : les villes normandes de Lillebonne, où elle est née en 1940, et d’Yvetot, où elle a grandi; Rouen, où elle a été étudiante ; Cergy, où elle a élu domicile en 1977. Depuis 2022, pourtant, son œuvre (aux éditions Gallimard) s’est enrichie de décors plus lointains : notes de voyages à Venise, en Egypte ou en Corée dans un volume des « Cahiers de l’Herne » ; séjours à l’étranger dans « les Années super 8 », le beau film de son fils David Ernaux-Briot. Et cela est allé de pair avec le sacre du prix Nobel, qui a confirmé le rayonnement planétaire d’une œuvre essentiellement située en France. Que retient Annie Ernaux de ses voyages ? Ont-ils (ou pas) nourri son écriture ? Et quel regard porte-t-elle, après avoir rencontré des lecteurs et des lectrices de différents pays, sur l’universalité de ses récits ? Des questions peu abordées jusqu’ici.